Interview croisée : Romain-Gaël Richard et Louis Binet (Satelec – Fayat Energies Services)

“Nous mettons tout en œuvre pour proposer des solutions à nos clients pour les accompagner dans la transition énergétique ou écologique. Les jeunes vont pouvoir être acteurs afin d’améliorer la planète  !

Nous avons interrogé Romain-Gaël Richard et Louis Binet, acteurs de la ville connectée au sein de Satelec – Fayat Energies Services. Deux témoignages passionnants pour vous éclairer sur leurs métiers et leurs parcours professionnels, les débouchés et évolutions possibles à travers leurs missions.

Romain-Gaël RICHARD,
Directeur de Pôle

C’est le plus beau métier du monde ! Il est centré sur l’humain que ce soit à l’intérieur de l’entreprise ou en externe. C’est ce qui le rend passionnant. Mon rôle consiste à impulser une vision commune à l’équipe et à l’accompagner pour atteindre nos objectifs.

J’anime une équipe de 400 personnes, réparties en 5 entreprises. Chaque entreprise est autonome et gère la totalité de l’affaire  :  de la prospection commerciale à l’encaissement. Elles sont chacune ancrées sur leur territoire, ce qui nous permet d’avoir une véritable proximité avec nos clients. Par exemple, dans le cadre de marchés globaux de performance, nous participons à l’évolution de l’éclairage public d’une collectivité en assurant la conception, l’exploitation, la maintenance et la réalisation des travaux sur plusieurs années.

J’ai suivi une classe préparatoire scientifique avant d’intégrer la filière «  énergie  » de l’ESTP à Paris, une école d’ingénieurs spécialisée dans la construction. Originaire des Hauts-de-France, j’ai déménagé pour mes études.

J’ai été chargé d’affaires pendant 12 ans dans divers domaines (réseaux électriques, industrie, éclairage public, régulation de trafic…), puis chef de centre et chef d’entreprise. Actuellement, je suis directeur du pôle « infrastructures et réseaux » chez Fayat Energie et Services. J’ai toujours été attiré par le concret et j’ai ainsi la chance de pouvoir agir en local sur les sujets d’actualité tels que la sobriété énergétique, la mobilité urbaine ou la ville connectée. Pendant mes études, j’ai découvert le métier de chargé d’affaires, qui reste peu connu.

Le chargé d’affaires est avant tout un entrepreneur. Polyvalent, il gère certes l’aspect technique mais aussi le management, la gestion financière, le contractuel et la négociation commerciale des affaires qui lui sont confiées. Ainsi, il suit l’ensemble du cycle d’une affaire : prospection, chiffrage, négociation, réalisation et suivi. En ce qui me concerne, j’ai été embauché à l’issue de mon travail de fin d’études et j’ai immédiatement encadré des équipes, une responsabilité importante notamment en matière de sécurité.

Eclairage public  ? C’est un peu réducteur ! Les clients ont des besoins variés au-delà de l’éclairage  : Instaurer une ambiance nocturne, réaliser des économies d’énergie, préserver la biodiversité, installer des capteurs… L’attractivité des villes passe aussi par la sonorisation des espaces publics, les mises en lumière de monuments ou les illuminations de fin d’année. Nous intervenons également pour faciliter les mobilités douces ou la circulation des transports en commun. Enfin, la sûreté devient un axe important avec la vidéoprotection et le contrôle d’accès. Nous utilisons désormais l’intelligence artificielle pour la détection automatique d’incidents sur les flux d’images.

Complètement. De nouveaux métiers apparaissent constamment en lien avec la sobriété énergétique et l’évolution de la technologie. Nous intégrons des spécialistes des énergies renouvelables notamment pour l’éolien urbain et bien-sûr le photovoltaïque. Nous nous sommes aussi entourés de data scientists pour la gestion des données issues de la ville connectée.

J’ai deux messages principaux  :

  1. Venez comme vous êtes ! Nous avons de la place pour ceux qui ont une âme d’entrepreneur mais aussi pour des profils plutôt experts notamment en performance énergétique. Que ce soit sur les chantiers, au sein de l’encadrement ou dans nos bureaux d’études. Vous pouvez vous épanouir sur des dossiers pointus comme sur des missions plus généralistes.
  2. Vous ne ferez pas un seul métier, mais plusieurs ! Les opportunités sont nombreuses et évoluent avec les technologies et les besoins du marché.

Louis BINET,
Chargé d’affaires – Activité Infrastructures et Réseaux

J’ai fait un bac scientifique. A la suite de ce diplôme j’ai fait un BTS Electronique Système numérique. Puis j’ai rejoint une école d’ingénieur directement en apprentissage par un concours d’entrée. J’étais donc chargé d’affaire en apprentissage chez Satelec. J’ai été apprenti durant 3 ans.

 La première année de mon cycle ingénieur j’étais censé faire de la découverte terrain, la deuxième du chiffrage bureau d’études et la troisième de l’assistance chargé d’affaire.

Je suis allé sur le terrain pendant environ 8 mois puis j’ai été assistant chargé d’affaire. Durant ma deuxième année d’apprentissage, je me suis retrouvé sous l’aile du chef d’entreprise directement et j’ai fait des projets de smart city, de la gestion de projets, de la recherche et développement. Et vers la fin de mon contrat Satelec m’a proposé un CDI.

Je gère mes propres affaires depuis 2 ans en tant que junior et viens tout juste de passer chargé d’affaires en ce début d’année 2025.

Mon domaine d’activité est l’éclairage public, l’enfouissement de réseaux, et la ville intelligente.

En tant que chargé d’affaires, je manage une équipe dans laquelle il y a un chef de chantier, et une équipe terrain. L’école d’ingénieur nous apprend à bien réfléchir, à analyser une situation, à trouver des solutions.

Un chargé d’affaire est un mini chef d’entreprise, je le résume comme cela  ! il faut être autonome.

Je fais surtout de l’éclairage public et de l’enfouissement de réseaux, des travaux neufs et un peu de signalisation lumineuse tricolore aussi.

Je m’occupe des différentes étapes d’un projet  :

Démarrage des Projets :

Il m’arrive de participer environ 1 fois par trimestre à l’étude et au chiffrage des projets lorsque les appels d’offres sortent. Une fois l’offre gagnée, je prends en main le projet, révise les chiffrages et prépare les réunions initiales avec le client pour comprendre les besoins supplémentaires.

Préparation et Gestion :

Il y a toujours une phase de préparation pour valider le matériel et le commander, surtout pour les projets d’éclairage public qui ont des délais d’approvisionnement longs. Je gère les équipes sur le terrain et m’assure que les projets avancent selon les délais et les besoins des clients.

Management et Encadrement :

J’encadre des équipes de monteurs et de chefs de chantier, je travaille en étroite collaboration avec les équipes techniques pour résoudre les problèmes et trouver des solutions.

Je pense qu’il faut être prêt à travailler en équipe, en plus de l’autonomie et de la curiosité. Tout seul, je ne ferais rien  !

Les personnes qui produisent, ce sont les monteurs réseaux, c’est eux qui sont sur le terrain. Nous, on est derrière en appui, on fait l’interface avec le client.

Il y en a 2, le premier, c’est la Smart City, le site pilote de la ville d’Antony auquel j’ai participé pendant mon alternance, il s’appuie sur de nouvelles technologies.

Le deuxième projet, c’est le Grand Palais. Nous avons la charge de l’éclairage public du Grand Palais. Il s’agit d’alimenter toute la zone devant le parvis pour qu’il y ait de la lumière aux JO de Paris. Ça a été compliqué, mais on l’a fait. Il reste encore trois phases, c’est un chantier qui continue. Le ministère m’a nommé chevalier de l’ordre des arts et des lettres. Franchement, j’étais un peu surpris, ce qui est dommage, c’est qu’il n’y a que moi qui l’ai eu, alors que comme je vous le disais, les monteurs, sont autant méritants que moi, parce que c’est vraiment eux qui ont posé les candélabres, qui ont branché. Moi, j’étais là en tant que responsable.

J’envisage de me tourner vers la vidéo protection et les villes intelligentes dans les années à venir, car ces domaines offrent de nombreuses opportunités et permettent de faire des économies d’énergie.

Ce qui fait sens dans mon métier, c’est la variété des projets et la possibilité d’apprendre constamment. J’apprécie particulièrement l’autonomie, la diversité des projets, travailler avec de nouvelles technologies et travailler sur les économies d’énergies. Mais selon moi, une des plus belles parties de mon métier c’est le résultat final, de pouvoir contempler les travaux finis et d’avoir ce sentiment de fierté d’avoir rendu service aux riverains et visiteurs avec de bellesréalisations.

Essayez  ! J’encourage les jeunes à essayer différentes matières pour découvrir ce qui leur plaît vraiment. Si cela ne convient pas, vous pouvez toujours changer de voie.

En ayant fait le choix d’une école d’ingénieur généraliste cela m’offre la liberté de changer de domaine d’activité si je le souhaite.

Les compétences que l’on acquiert à l’école sont importantes surtout si elles sont associées à l’expérience terrain.

Il ne faut pas craindre de prendre des risques et de tester de nouvelles expériences, surtout en début de carrière lorsque l’on a moins de contraintes financières, tout évolue très vite et beaucoup de métiers n’existent pas encore. C’est le moment de tester pour trouver sa voie. Je ne visais pas le poste d’ingénieur d’affaire en rentrant en école d’ingénieur, et pourtant je m’y plais énormément.

Publié le 04/02/2025