Aujourd’hui, les formations pour accéder aux métiers de l’électricité sont suivies majoritairement par des hommes. Certaines entreprises ont du mal à atteindre la parité dans leurs effectifs. Pourtant, cette parité représente bien souvent un réel atout.
Juliette Antoine-Simon, Directrice grands projets chez Citelum fait part de son expérience.
Qu’apporte une féminisation accrue de ces métiers ?
“Plusieurs études montrent un rapport entre le taux de présence des femmes et les performances économiques et financières. La question de la présence des femmes dans l’entreprise n’est pas une question réservée aux sociologues ou aux féministes, il s’agit d’abord de performance économique ! Il y a une réelle diversité de regards, d’approches. On comprend mieux ses clients et leurs besoins dans toute leur complexité quand on est soi-même pluriel.
On se donne également plus de chances de recruter des talents en ouvrant le spectre du recrutement à la totalité de l’humanité ! Les femmes apportent indéniablement une autre manière de voir et donc plus de richesse. Avoir une diversité des formations, de parcours, de nationalités et donc de cultures contribue à une plus grande résilience de l’entreprise.”
Que faire pour féminiser des métiers et plus encore des métiers généralement jugés masculins ?
“Il faut montrer aux jeunes femmes que ce sont des métiers intéressants et variés, au-delà du stéréotype de l’ingénieur chantier casque sur la tête qui est encore très présent dans l’imaginaire collectif. De la modélisation financière à l’exploitation terrain, en passant par le management et les métiers d’expertise, il y a une palette extraordinaire de possibilités.
Les jeunes filles ont besoin d’exemples de femmes qui exercent des métiers d’ingénieurs que ce soit dans les médias ou tout simplement autour d’elles. Elles ont besoin de s’identifier à des femmes qui vivent des parcours professionnels riches, réussissent et s’épanouissent dans leurs fonctions. En d’autres termes, il faut normaliser, banaliser le métier d’ingénieur chez les femmes pour supprimer la part d’appréhension qui subsiste encore aujourd’hui.”
La répartition homme / femme dans les entreprises de la transition énergétique et numérique (SERCE) progresse d’année en année mais reste encore à un niveau assez faible comme le montre le dernier baromètre du bilan social (12.6 % de femmes au 1er janvier 2019). La diversité des talents est un atout pour nos entreprises ! Nous encourageons les jeunes femmes à s’orienter vers les métiers de la transition énergétique et numérique. De belles carrières s’offrent à elles, en France comme à l’international.